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En apprendre plus sur Blandine Chabot

Blandine Chabot publie en mai 2017 son premier roman Si j'avais un perroquet je l'appellerais Jean-Guy (parce que Coco c'est déjà pris). (crédit photo : Claire Bottalico)

 

Biographie de Blandine Chabot

 

Blandine Chabot

 

 

 

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Entrevue

QEn quelques mots, dites-nous pourquoi on devrait absolument lire votre livre ?

RC’est très simple : on ne s’ennuie jamais et c’est bien écrit (promis juré !). On rit, on pleure, et si on est un tantinet réceptif, certains passages apportent même un petit coup de fouet à Sa Majesté La Libido. J’ajouterais qu’on s’attache vite à l’héroïne, une jeune trentenaire à la fois pétillante et dépressive. On veut qu’elle s’en sorte, on veut qu’elle soit heureuse !


QVers quel âge avez-vous commencé à écrire et quel a été l’élément déclencheur ?

RJ’ai commencé à écrire à la mi-vingtaine. Pour faire une histoire courte, j’ai toujours été malheureuse comme les pierres dans ma vie professionnelle car j’ai toujours fait des boulots qui ne me convenaient pas. Certains ont la chance d’avoir une révélation au sortir de l’adolescence et savent qu’ils veulent être garde forestier ou pneumologue avant même d’avoir atteint la vingtaine. Ce ne fut pas mon cas. Et puis — merci la vie — j’ai finalement découvert l’écriture. Le bonheur d’écrire, et ma facilité pour la chose. Je l’ai donc finalement eue moi aussi, ma révélation ! Tout de suite, j’ai su que j’en ferai mon métier, même si j’étais consciente que la route serait longue. Je suis quelqu’un qui a un grand besoin de liberté (dans toutes les sphères de ma vie) et un grand besoin de créer. L’écriture et moi étions destinées à nous rencontrer.


QAvez-vous un rêve d’écrivain ?

RÇa peut paraître prétentieux mais je le dis quand même : au-delà du désir de tout écrivain d’être traduit, j’aimerais réussir à donner la piqûre de la lecture. Ne serait-ce qu’à une personne sur la planète. Oui, si juste une personne me dit un jour qu’avant, elle ne lisait jamais, mais que grâce à l’un de mes livres, elle se plonge maintenant dans les bouquins avec régularité et bonheur, j’aurai le sentiment de lui avoir fait un merveilleux cadeau, et elle me fera le plus beau des cadeaux.


QQu’aimez-vous le plus dans le métier d’écrivain ?

RPondre une phrase qui me donne plus tard du fil à retordre pendant vingt minutes, la retourner dans tous les sens, lui faire essayer différentes couleurs, différents éclairages, différentes syntaxes, différents synonymes, un peu comme on essaie des vêtements jusqu’à ce qu’on trouve ce qui sied le mieux. Je ne sais pas si c’est parfait au final, mais je sais en tout cas que j’ai tout donné !


QQu’aimez-vous le moins dans le métier d’écrivain ?

RJe l’ai découvert récemment : recevoir le manuscrit annoté. Ahhhhrrggg ! Mon Dieu. Une torture. Pourtant, les Éditions au Carré ont été très respectueuses envers mon travail, elles n’ont jamais cherché à dénaturer mon style ou à modifier des scènes, et pourtant, je qualifierais de véritable CATACLYSME émotionnel ce qui s’est passé en moi lorsque j’ai lu mon manuscrit annoté. J’imagine que je ne suis pas le seul auteur à avoir vécu cette étape comme une ÉPREUVE… Le manuscrit est le fruit d’un travail acharné et ultra-solitaire, alors quand on réalise que maintenant il ne nous appartient plus totalement, c’est un sacré choc. Après j’ai relativisé, et je me suis dit que ça faisait partie du jeu…


QQui est votre auteur préféré ?

RJ’aime et j’admire beaucoup d’auteurs, mais si je dois choisir, je dis Christian Bobin.


QParlez-nous d’un livre marquant lu pendant votre jeunesse ?

RL’histoire d’Helen Keller. C’est un livre incroyablement touchant et inspirant : l’histoire (vraie !) d’une petite fille sourde, muette et aveugle qui va apprendre à communiquer grâce à une enseignante tombée du ciel. Plus tard, Helen accomplira de grandes choses, fera des études universitaires, et deviendra écrivain et conférencière ! Cette histoire est la définition même de ce qu’est la combativité. C’est une grande leçon de vie !


QQuel est votre livre préféré ?

RTrès difficile de trancher… Je vais tricher un peu et en citer non pas un mais quatre qui m’ont particulièrement marquée : La petite fille de Monsieur Linh (Philippe Claudel), Les Confessions (Jean-Jacques Rousseau), Autoportrait au radiateur (Christian Bobin) et La femme qui fuit (Anaïs Barbeau-Lavalette).


QNommez un livre ou des livres que vous vous êtes promis de lire un jour ?  

RJ’aimerais beaucoup lire À la recherche du temps perdu, au complet. J’avais lu une bonne partie du premier livre il y a quelques années mais je crois que je n’étais pas encore assez mûre ;-) Maintenant je le suis.


QQuelle est votre citation préférée ?

ROuf, il y en a tellement ! J’aime beaucoup cette citation de Confucius : « On a deux vies ; la deuxième commence quand on réalise qu’on n’en a qu’une. » C’est exactement ce qui m’est arrivé, et je souhaite cette prise de conscience à tout le monde.


QQuel livre auriez-vous aimé écrire et pourquoi ?

RN’importe quel livre de Christian Bobin. Cet homme a une façon d’aimer la vie, les gens, absolument fantastique, très pure, très simple, sans pour autant être dans l’euphorie permanente ou la naïveté. Il parle d’un nuage et de la mort avec la même profondeur. Avec la même émotion. C’est un grand monsieur, un grand monsieur d’une humilité déconcertante. Il suffit d’écouter une seule de ses entrevues. Sa sensibilité, sa sagesse et sa plume rendent ses livres aussi délectables que salvateurs. Il regarde le monde avec les yeux que nous devrions tous avoir.


QFilm préféré ?

RLa leçon de piano, de Jane Campion. Grandiose.


QSérie télé préférée ?  

RIci je vais tricher un peu et en citer plusieurs (alors que, paradoxalement, je regarde très peu la télé) : Fais pas ci, fais pas ça, Les beaux malaises, Les jeunes loups et… ne riez pas : H2O. C’est une série pour ado que j’ai découverte avec ma fille aînée, ça parle de sirènes, et si je ne quitte pas la pièce avant la fin du générique, je suis foutue : je reste scotchée à l’écran pendant tout l’épisode.


QChanteur préféré ?

RJe n’arrive pas à trancher alors j’en cite deux : Yelle et VioleTT Pi. Deux génies purs, et je profite de cette tribune pour dénoncer l’un des plus gros scandales au Québec : je n’entends jamais VioleTT Pi à la radio ! C’est inadmissible. « Si je casse ton cœur, en milliers de miettes de biscuit, j’espère qu’il était chinois, et qu’il a redestiné ta vie – VioleTT Pi ». Si c’est pas magnifique, ça !


QGroupe de musique préféré ?

RMansfield.TYA. Je suis complètement fan de ses deux filles. Elles sont inimitables. Leur chanson « Le dictionnaire Larousse » est un chef-d’œuvre. Je crois que c’est ma chanson préférée. Je veux dire dans la vie.


QAnimal préféré?

RJ’ai toujours adoré les chats et les vaches mais il y a un peu plus d’un an, j’ai contemplé pendant de longues minutes un hippocampe à l’aquarium de Québec, et j’ai eu un total coup de foudre pour cet animal. Que de grâce, de délicatesse et de beauté dans ce petit bout de vie ! Je crois qu’un jour, j’aurai un hippocampe chez moi. Je l’appellerai probablement Clément ou Yohan.


QSport préféré ?

RJ'aime beaucoup courir. Bye bye les soucis ; bonjour la quiétude, le retour au calme.


QMets préféré ?

ROuf ! Toute une question ! Je suis tellement gourmande. Bon, cette fois je ne tricherai pas et je n’en citerai qu’un : le duo gratin dauphinois/saucisse de Morteau. À tomber par terre.


QLe livre ou le film ?

RLe livre.


 

 

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